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Nous avons vu que l’adrénaline et le stress était tous deux des facteurs causant une augmentation de la fréquence cardiaque.
Nous allons maintenant voir si ces deux situations sont reliés l’une et l’autre.

Nous allons définir l’adrénaline, puis verrons comment elle se forme avant d ‘analyser ses effets.
1) Définition de l'adrénaline

L’adrénaline, appelée médicament "épinéphrine", est une molécule présente dans les glandes médullosurrénales, qui se trouvent juste au-dessus des reins, ainsi que dans les ganglions du système nerveux sympathique, qui contrôle une grande partie des activités autonomes du corps humain. Ce système nerveux sympathique a des effets sur les cellules et sur certains organes grâce à l’action de substances qu’il fabrique lui-même : les neurotransmetteurs qui permettent de faire passer des messages entre les neurones. L'adrénaline est un de ces neurotransmetteurs.
Dans ces glandes et ganglions se trouvent des cellules dites chromaffines : ce sont elles qui secrètent la molécule d'adrénaline.
En plus d'agir comme un neurotransmetteur, l'adrénaline est aussi une hormone, un messager chimique transporté par l'intermédiaire des vaisseaux sanguins qui peut alors accéder à chaque partie du corps.
L'adrénaline fait donc partie des catécholamines : des molécules ayant à la fois un rôle de neurotransmetteur et un rôle d'hormone.



Cette hormone est  produite en cas de stress, mais aussi lors d'un danger ou encore d'émotions fortes afin de préparer l'organisme à y faire face, comme par exemple dans les tests de la chaise ou de l'école du vol, dans lesquels l'adrénaline se manifeste suite à une émotion forte. Elle permet aussi de répondre au besoin d'énergie des organes, comme les muscles. Dans notre cas, c'est la pratique de sports extrêmes qui provoque une sécrétion de l'adrénaline, qui nous aide alors à faire face au danger et aux fortes émotions que ces sports présentent.

 


Voici la formule chimique et l'apparence de la molécule.

     2) Formation de la molécule

Comme il a été dit, l'adrénaline est une molécule produite dans les cellules chromaffines, se trouvant elles-mêmes dans les glandes médullosurrénales ou dans les ganglions du système nerveux sympathique. 
Tout d'abord, les nerfs sensitifs (qui transmettent les messages nerveux provenant des organes des sens) captent un message de danger de l’extérieur  Les informations envoyées sont alors traitées par le système limbique, rassemblant un groupe de structures du cerveau. Il gère différentes émotions comme la peur, le plaisir ou l'agressivité, mais est aussi responsable de la mémoire et de l'olfaction ; il a aussi une influence sur le système nerveux autonome. Toutes ces structures se trouvent au centre du cerveau, autour du thalamus (qui fait aussi parti  du système limbique).
C'est d'ailleurs dans le thalamus que se "crée" l'émotion.



Système limbique

Les composants de ce système ont tous un rôle dans l'expression des émotions, ainsi que dans l'association entre les émotions et les sensations qu'elles provoquent ; c'est donc le système limbique qui nous fait ressentir une sensation de stress.
Afin que l'adrénaline puisse être secrétée, l'hypothalamus transmet un message au système nerveux autonome. 
Celui-ci est composé des systèmes orthosympathique et parasympathique, qui se complètent. En effet, lorsque l'un s'active, l'autre ralentit. On dit que lorsque l'un est en hyperfonctionnement, l'autre est alors en hypofonctionnement, ce qui permet de maintenir un certain équilibre. Ces deux systèmes se situent de part et d'autre de la colonne vertébrale, et sont composés d'une chaîne de ganglions.
Le système orthosympathique est composé de 23 paires de ganglions, situées au niveau des cervicales, du thorax, en bas du ventre (appelés "ganglions sacrés"), et des lombaires.



C'est dans ces ganglions qu'ont lieu les synapses (zones de contact et d’échange entre neurones).
Après toutes ces réactions, l'adrénaline est enfin formée, et elle peut alors assurer son rôle au sein de l'organisme.

Comme il a été dit, l'adrénaline est un neurotransmetteur. Afin de pouvoir agir en tant que tel, elle doit se placer sur des récepteurs, placés sur des "cellules cibles" (c'est à dire les cellules pouvant les recevoir).
Pour l'adrénaline, on distingue 5 récepteurs différents (appelés récepteurs adrénergiques): 

 - Alpha 1, situés au niveau des muscles lisses des vaisseaux sanguins, de l’intestin, du cœur, d'un ensemble d'organes génito-urinaire (tractus génito-urinaire) et des hépatocytes : les cellules du foie ;
 - Alpha 2, situés aux extrémités des neurones, au niveau des vaisseaux sanguins ou plus majoritairement dans l'encéphale (l’intérieur de la boite crânienne) ;
 - Béta 1, se trouvant sur les cœurs et sur les reins ;
 - Béta 2, placés sur le tractus génito-urinaire, les fibres musculaires lisses des poumons, les hépatocytes, l'utérus, ou les intestins ;
 - Béta 3, se trouvant sur les fibres musculaires lisses de l'utérus.



Les effets de l'adrénaline sont provoqués par la fixation de la molécule sur ces fameux récepteurs  On peut par exemple observer que, suite à une sécrétion d'adrénaline, les récepteurs Alpha 1 et Béta 1 sont responsables de l'emballement du cœur, ou que le récepteur Alpha 2 provoque une diminution du « tonus » du système orthosympathique.
    
     3) Causes et effets de l'adrénaline

Lorsque l'adrénaline est présente dans le sang, elle peut avoir plusieurs effets sur notre organisme. 
En effet, notamment à cause de sa fixation sur ses différents récepteurs, cette molécule peut être la cause d'une augmentation du rythme cardiaque - comme nous l'avons vu précédemment grâce au test de l'huître - et donc de la hausse de la pression artérielle, d'une oxygénation plus importante du cerveau et des muscles, d'une dilatation des bronches qui accélère alors la respiration, d'une dilatation des pupilles qui permet une hausse de la vigilance ou encore d'une décomposition des graisses qui va alors fournir un maximum d'énergie. Lorsque la molécule est présente dans le sang, elle peut faire effet pendant environ une heure, en fonction des cas.


Une pupille normale (en haut) se dilate (en bas)
  

a) Effets bénéfiques

Cette sensation d'adrénaline est souvent recherchée: elle apporte de la joie et du plaisir aux amateurs de sensations fortes; c'est d'ailleurs dans cette optique qu'ont été créés les parcs d'attraction. De plus, cette hormone est essentielle à notre organisme: elle permet de faire face à des situations pouvant être stressantes et dérangeantes, et provoque une considérable augmentation de la force et de la puissance. Cela permet de lutter contre la fatigue, le froid et favorise la fuite devant un danger.


b) Effets néfastes

Cependant, à long terme, la molécule peut aussi nous être nuisible. Elle peut effectivement devenir une vraie drogue et entraîner des troubles du système nerveux et hormonal, en ayant des conséquences plus ou moins grave.
Cette hormone peut par exemple être la cause d'une augmentation du taux de glucose et de cholestérol dans le sang, d'une accélération du rythme cardiaque, d'étourdissement, d'insomnie, ou encore de nervosité, c'est à dire de l'énervement, de l'agitation, de l’hystérie. En outre, elle peut conduire à un stress chronique, c'est à dire à une situation de stress prolongée où un individu n'a plus aucun contrôle et qui peut provoquer des problèmes de santé, qu'ils soient physiques ou mentaux.
Dans le cas où le stress n’est pas un réel danger, l'adrénaline nous fait sentir agité ou irritable. Ce phénomène est dû au fait que notre hormone "incite" le corps à libérer une certaine quantité de glucose, ce qui donne de l'énergie au corps qui n'a pourtant pas de prise. Parfois, l’adrénaline agit sur notre corps sans que l'on puisse la dépenser car la situation ne nous le permet pas; il faut alors fournir une énergie supplémentaire afin de gérer les effets causés par l'adrénaline sur notre organisme, ce qui nous oblige alors à faire un effort en plus.
De plus, notre molécule peut avoir des conséquences sur l'organisme encore plus graves : par exemple, elle peut, dans certains cas, provoquer une insuffisance cardiaque, due à trop grosse pression sur le muscle cardiaque.